PremièreS
RadicalitéS
1789-1792
Le massacre de la Glacière
Cette scène de violence populaire fut publiée à Paris quelques mois après le massacre même qui eut lieu en octobre 1791. Les faits sont regroupés et résument l'évènement. A gauche on voit l'entrée de la Glacière où sont jetés les corps des prisonniers exécutés par la troupe des "patriotes". Au centre de la gravure se déroulent les exécutions sommaires. La violence des bourreaux est visible : la victime supplie les trois bourreaux qui brandissent leur sabre et pique. L'un de ces bourreaux portant un bicorne, du nom de Mathieu Jouve Jourdan et ayant obtenu, suite à ces journées, le surnom de Jourdan sans-tête, est une figure de ces révolutionnaires qui se distingue par sa violence. Vient ensuite le juge exerçant une justice expéditive et usurpant la phrase « Justice à la loi », le peuple jugeant désormais lui -même les ennemis de la Nation que sont les papistes restés fidèles au pape. Le Palais des Papes est enfin présent à la droite ; c’est d'ici que viennent les prisonniers destinés à se faire exécuter, des massacres se produisant surtout à l'intérieur du château avant que les corps ne soient jetés dans la glacière. Des "suspects" sont jetés dans les escaliers avant de se faire tuer par des hommes présents au premier plan. C'est là aussi que son présentés des corps mutilés tel que celui d’une femme aux pieds coupés. Les victimes de ces "brigands" sont ainsi des femmes. On a ici une bande dirigée par Jourdain bien visible, le graveur souhaitant montrer que ces faits ne sont pas liés à des patriotes mais à des barbares sanguinaires.
Légende: "Fait historique arrivé a Avignon : on voit l'escalier du chateau d'Avignon, sur lequel sont les soldats brigands de Jourdan qui casent la tête, ou égorgent les prisonniers, on voit des brigands qui entrainent par les pieds ou par les cheveux à moitié mort ou tout à fait mort vis à vis est une glacière autour de laquelle sont les brigands qui jettent les morts dans la glacière, on voit une femme morteet son fils qui demande grace mais un des bourreau le prend par son habit et le jette vivant dans la glacière, un juge parait au fond de la cour a qui l'on amène un prisonnier, le juge dit "Justice a la loi" et il est aussitôt asomé. Cette scène horrible est éclairée par les flambeaux que des brigands tiennent dont ils brûlent la figure des prisonniers "
Anonyme,estampe, eau-forte,19,5 x 28,5 cm, Paris 1792
Anonyme,estampe, eau-forte,19,5 x 28,5 cm, Paris 1792