Il s'agit ici d'une gravure issue du journal les Révolutions de Paris, diffusé largement dans la capitale. La gravure est clairement divisée en deux parties : à gauche on voit une population apeurée, cherchant à fuir. C'est une foule désarmée, en habit de sortie, se présentant comme une figure de citoyens classiques et non comme une foule d’émeutiers. Des corps inanimés sont devant la foule ; un homme est blessé au sol, un autre est attaqué par une baïonnette d'un garde national. A droite apparait la garde nationale devant un épais nuage de poudre à canon. Se dégage un peloton avec des officiers à cheval et au-dessus un drapeau. Un officier à cheval poursuit en arrière-plan un homme. Le dessinateur veut montrer, après le soldat à la baïonnette, l'acharnement des gardes nationaux s'attaquant à des innocents. Enfin en arrière-plan un autel est érigé pour la fête de la fédération du 14 Juillet où siégeait le roi trois jours plus tôt. Cet autel incarne un lieu de panique, un homme s'apprêtant à aider une femme à descendre.

Légende: "Malheureuse journée du 17 juillet 1791 : des hommes, des femmes, des enfans ont été massacrés sur l'autel de la patrie au Champ de la Fédération".